
Lettre de Hémon à Antigone,
par Alexandra Gielman (3eC)
Hémon, fils de Créon A Thèbes
Antigone,
N’y va pas. Ne va pas enterrer ton frère. Pense au petit garçon que nous aurons. Pense aux joies de la vie, lorsqu’un rayon de soleil vient frapper ton visage, lorsque tu feras sauter sur tes genoux cet enfant que nous voulons, que tu entendras son rire sonner à tes oreilles.
Tu pourrais attendre. Attendre d’avoir vécu un peu de ta vie à mes côtés, attendre d’être devenue vieille pour enterrer ton frère. Il peut attendre et toi aussi. Tu pourras toujours te recueillir sur la place qui lui sert de tombe.
N’y va pas, je t’en supplie. Ne m’abandonne pas, tu sais que je ne peux vivre sans toi. J’en mourrais si tu m’abandonnais. Il est mort, Antigone, ils sont tous les deux morts. Tu dois rester avec nous, les vivants, et laisser les morts de côté, tu dois continuer d’avancer, même si c’est dur.
Chacun a ses fantômes et chacun vit avec, jour après jour, mais ils continuent d’avancer et ils essayent de ne jamais se retourner car s’ils se retournent ils finiront par tomber à force de marcher à reculons. Et toi tu marches à reculons, mais je ne te laisserai pas tomber. Je ne te laisserai pas tomber seule en tout cas. N’y va pas, n’y va pas, je t’aime.
Ton fiancé Hémon, fidèle à jamais.